Avez-vous déjà eu l’impression que votre cerveau retenait mieux les tâches non-terminées ? A un tel point que cela crée une charge mentale conséquente et vous empêche d’atteindre vos objectifs avec succès ?
Dans ce cas, vous avez sûrement eu affaire à l’effet Zeigarnik, sans même le savoir.
Qu’est-ce que l’effet Zeigarnik ?
L’effet Zeigarnik a été mis en évidence en 1926 par la psychologue russe Bluma Zeigarnik. Elle a observé que les garçons de café étaient capables de mémoriser toutes les commandes en cours, pour chaque table, mais qu’une fois le paiement effectué, ils étaient dans l’incapacité de se remémorer qu’elle était la commande.
Pour prouver la réalité du phénomène, la psychologue a alors réalisé une petite expérience : des participant (enfants et adultes) devaient effectuer de manière rapide et correcte, une vingtaine de petites tâches basiques comme résoudre des puzzles et enfiler des perles.
Mais, pour la moitié des participants, elle les interrompit plusieurs fois dans certaines de leurs activités, pour leur faire effectuer d’autres tâches. Puis, lorsque l’autre moitié des participants eurent terminé leurs tâches basiques. Elle les rassembla et leur demanda de quelles tâches ils se souvenaient avoir fait.
Il se trouva alors que les participants qui avaient été coupé dans leur élan, se souvenaient deux fois mieux des tâches inachevées, que celles qu’ils avaient terminées.
Selon l’effet Zeigarnik, on se souvient ainsi mieux des tâches inachevées que des tâches terminées.
Cet effet engendre ainsi un certain nombre de corrolaires, et tous ne sont pas positifs.
Les 8 corrolaires de l’effet Zeigarnik
- Corrolaire n°1 : Vous savez à chaque instant tout ce que vous avez commencé et où vous en êtes
Pratique pour reprendre une tâche là où vous l’aviez laissé, mais toutes ces tâches inachevées accaparent du temps de cerveau.
- Corrolaire n°2 : Quand quelqu’un vousdemande une liste de ce que vous avez fini, vous avez déjà tout oublié
D’où l’importance des todo list, qui permettent de se rappeler d’un coup d’œil ce qui a été accompli.
- Corrolaire n°3 : Pus vous commencez de tâches sans les finir, plus votre stress augmente
Cela contribue à l’augmentation de la charge mentale, et amène à une surcharge de travail inévitable. Sans compter les perturbations engendrées par le stress sur l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle.
- Corrolaire n°4 : Plus vous êtes motivés, plus l’effet Zeigarnik sera fort
Pratique lorsqu’on a besoin d’être poussé pour atteindre son objectif : l’effet Zeigarnik permet de décupler votre énergie lorsque vous êtes motivés.
- Corrolaire n°5 : La tension diminue quand vous finissez une tâche
Pour lutter contre les effets négatifs de l’effet Zeigarnik, il vous faut terminer et clôturer les tâches actuellement inachevées.
- Corrolaire n°6 : Vous retiendrez mieux quelque chose si vous la faîtes en plusieurs fois
Fractionner vos temps d’apprentissage vous permet de mieux retenir les informations. Une étude de McKinney (en 1935), suggère même que les étudiants qui s’autorisent à arrêter d’étudier pour jouer ou faire une activité physique, se rappellent mieux de leurs sujets, que ceux qui étudient d’une seule traite sans faire de pause.
- Corrolaire n°7 : Si vous avez quelque chose de difficile à faire, commencez par la partie facile
Cette première tâche facile terminée, cela aura pour effet de diminuer la tension et d’augmenter votre confiance en vous et votre motivation et détermination à achever la tâche complexe. Selon le corrolaire n°4, l’effet Zeigarnik augmentera ainsi avec votre motivation.
- Corrolaire n°8 : Vous pouvez réduire l’effet en accomplissant une tâche similaire à la tâche inachevée
Ce dernier corrolaire ne vous demande ni plus ni moins que de travailler via la méthode des blocs de temps afin de maximiser votre efficacité.
Mais si vous mettez en pause une tâche, et que vous en commencez une similaire, alors vous annulerez l’effet Zeigarnik : la tension dans votre esprit se réduira car pour le cerveau cela sera comme si la tâche initiale avait été achevée. Vous mettrez ainsi d’autant plus de temps pour vous y replonger.
Comment transformer l’effet Zeigarnik pour en faire une force ?
On l’a vu, l’effet Zeigarnik engendre une charge mentale conséquente, qui impacte négativement votre efficacité. Alors comment le transformer en force ?
D’après la théorie “Dynamique de la Personnalité” de Lewin, commencer une tâche sans l’achever créé une sorte de tension dans votre esprit, ce qui la rend plus facile d’accès dans votre cerveau.
Cette tension n’est alors résolue qu’en terminant la tâche, ce qui vous incite fortement à le faire. C’est donc un outil anti-procrastination par excellence, à partir du moment où la tâche est commencée !
Que vous soyez plongé dans une tâche importante ou insignifiante, ne pas terminer ce que vous avez commencé sonnera cette petite alarme dans votre esprit. Elle vous poussera à finir cette tâche quoi qu’il arrive, et elle résonnera dans votre esprit jusqu’à ce que vous ayez terminé la tâche en question.
Également :
- N’hésitez pas à utiliser des todo list pour soulager votre cerveau
- Évitez le multitasking à tout prix, pour diminuer la charge mentale
- Faites des pauses régulièrement et forcez vous à faire autre chose que la tâche inachevée en question
- Travaillez via la méthode des blocs : regroupez les tâches similaires et traitez-les en lots
Enfin, établissez des plans d’action vous permettant par la suite d’achever les tâches, et notez-les quelque part, pour désencombrer votre cerveau.