Thibault Baheux
9 mai 2022  - minutes de lecture

En travaillant plus longtemps, on est plus performant. Tout le monde peut atteindre l'excellence, ce n'est qu'une question de volonté et de motivation. La culture de l'organisation est la clé du succès. Être proactif, c'est travailler en mode collaboratif. La planification stratégique est essentielle...


Au travail, on rabâche sans cesse des phrases de ce style, passant pour des vérités de base. Ajoutez un peu de style, et on dirait presque des proverbes.

Oui mais voilà. Ce n'est pas parce que tout le monde le dit que ça devient vrai pour autant.

Ce n'est pas la majorité qui peut dicter ce qui est vrai ou pas, peu importe l'énergie déployée dans cette futile tentative.

Regardez Copernic, et Galilée. La thèse commune, acceptée par la majorité, c'était que l'univers entier, soleil et planètes incluses, tournait autour de la Terre. (On n'a pas fait preuve de beaucoup d'humilité sur ce coup-là)


Copernic, à force d'observation, s'est posé les bonnes questions, a fait des observations, et il en est arrivé à la conclusion que c'est bien les planètes qui tournent autour du soleil. Pas l'inverse.

Galilée l'a défendu.

Et vous savez ce qu'il s'est passé ?

Ils ont été attaqués, insultés, on les a traînés dans la boue, on a cherché à les décrédibiliser. On a même mêlé la religion à tout ça.

Mais le résultat n'en reste pas moins le même : la majorité avait beau être convaincu du géocentrisme (la Terre est au centre de notre système solaire), ils ont beau avoir défendu corps et âme cela, ça n'en est pas moins resté faux pour autant. Copernic & Galilée avait raison. Et la science et le Temps leur ont donné raison.

Je tiens à m'excuser par avance si je fais voler en éclats certaines de vos conceptions du monde du travail. Vous vous êtes peut-être persuadés depuis des années que le monde fonctionne de cette manière. Mais rien n'est moins vrai.

Bienvenue dans le monde réel.

10 mensonges à propos du travail que personne ne veut admettre

Derrière ce titre provocateur se cache un livre puissant sur la culture d'entreprise, le travailler ensemble, le management.

Dans ce livre, Nine lies about work, les auteurs Marcus Buckingham & Ashley Goodall s'attaquent aux fausses croyances qui perdurent encore à ce jour sur le travail.

Ils se sont demandés pourquoi il y avait autant d'idées et de pratiques considérées comme des vérités universelles par tous. Pourquoi personne ne remettait en question cela, alors même que de plus en plus de gens souffrent de leur travail, sont frustrés de l'organisation actuelle, etc.

Le monde va de plus en plus vite. On vous demande d'en faire toujours plus en toujours moins de temps. On vous presse comme un citron, sans scrupule. Parce que le système est comme ça. Que c'est ce qu'on attend de vous.

Marcus Buckingham et son compère nous montrent que le travail aujourd'hui est saturé de systèmes, processus, procédures, outils en tout genre. Et tout cela rentre en confrontation avec l'idée d'être soi-même au travail, d'exprimer nos talents, notre créativité, de les mettre au service de notre efficacité.

Nos organisations se complexifient toujours plus, pour essayer de répondre (mais sans y arriver) à un marché toujours plus en évolution et aux incertitudes inévitables qui en découlent. A tel point qu'aujourd'hui, l'engagement des salariés vient de passer sous la barre des 20%.

Plutôt que de réformer tout le système, de tout refondre, afin de repartir sur de meilleures bases, on préfère tous et toutes se répéter plusieurs fois par jour ces 9 couleuvres. 9 mensonges auxquels on essaye de croire tant bien que mal. Pour sauver le système. Et satisfaire le besoin de contrôle toujours plus grandissant des organisations

Petite précision : Ces "mensonges" ne sont pas tous tirés du livre "Nine lies about work", il ne s'agit pas ici d'un compte-rendu de lecture. Je me suis inspiré de ce livre. Et j'ai poussé plus loin la réflexion.

1 ) Les gens s'attachent à la société et à son avenir

Regardez les offres d'emploi. Bien souvent, on met en avant l'entreprise. Son CA, les dizaines d'années d'existence, le nombre de salariés, ses clients prestigieux, etc etc etc.

On croit que les gens s'attachent à une entreprise, et qu'ils la rejoignent pour ça. Mais c'est faux !

Les gens s'attachent à l'équipe. A un niveau où les interactions entre personnes sont encore gérables.

Je vais vous dire.

On ne rejoint pas une entreprise, on rejoint une équipe. Des collègues avec qui on a envie de collaborer, de travailler. Un manager avec qui le courant passe. C'est là, dans les équipes, que la magie se produit. Et si vous voulez conservez vos talents, c'est clairement là qu'il faut agir.

Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : oui, avoir une mission dans l'entreprise, connue et partagée de tous, c'est important. ça permet de créer une tribu, un sentiment d'appartenance.

Mais soyons clairs.

Vous pouvez avoir la plus belle des missions sur Terre, ça ne fera pas rester un salarié si l'équipe est inexistante. Si c'est du chacun pour soi. Si le manager est exécrable. Une mission seule, ce n'est pas suffisant.

L'équipe avant l'entreprise. Voilà comment nous fonctionnons.

2 ) Un bon plan est un plan bien pensé, planifié dans les moindres détails

Au risque d'en chagriner quelques uns, désolé... Mais non !

Vous pouvez travailler des semaines, voire des mois sur votre plan de bataille, tout détailler dans les moindres recoins, penser à tout ce qui pourrait survenir, tout anticiper, etc. Mais il y a un point que vous oubliez. Que l'on oublie tous régulièrement.

Vous avez beau avoir le meilleur des plans, il devient caduque dès qu'il se heurte à la réalité du terrain.

Parce que rien ne se passe jamais comme prévu.

C'est le cas des projets par exemple. Rien ne se passe jamais comme prévu. Même avec un plan. C'est le propre des projets : faire face à des imprévus et des incertitudes.

Du coup, on a 2 solutions :

  • Revoir le plan en profondeur, en prenant en compte les nouveaux éléments qui viennent de tomber. Et on recommence jusqu'à avoir un plan parfait. C'est comme ça qu'on se retrouve 1 an plus tard, avec un budget explosé, et encore 2 ans de retard pour un projet qui ne devait prendre que 6 mois à la base.
  • Arrêter de vouloir tout planifier, tout anticiper, agir, faire face à l'incertitude, et prendre des décisions sur le moment. On garde l'objectif en tête, mais on ne planifie pas les moindres détails. Parce qu'il y aura forcément un imprévu qui remettra en cause telle ou telle partie du plan. Parce que le projet peut évoluer. Que le besoin peut lui aussi également évoluer. Et puis, le marché, le secteur d'activités... Eux aussi évoluent.

L'acte sensé, c'est d'abandonner l'idée de vouloir faire un plan parfait, et détaillé.

Gardez une ligne directrice, faites un macro-planning si nécessaire pour visualiser les grandes étapes de votre projet. mais arrêtez-vous là. ça ne sert à rien de détailler toutes les actions du Jalon n°3 si vous n'avez même pas commencé le Jalon n°1.

3 ) Pour être performant, il faut fixer des objectifs ambitieux

ça, je pense que ça découle des objectifs SMART.

Pour aller + loin : Un objectif SMART se doit d'être Spécifique, Mesurable, Atteignable mais Ambitieux, Réalisable, et Temporellement défini. Je vous en parle plus en détails dans cet article.

"Un objectif ambitieux, c'est challengeant, c'est motivant !"

Ok, je vous entends. Mais puis-je répondre ?

Alors voilà. Un objectif trop simple, c'est tout sauf motivant. On est d'accord. Mais entendons-nous bien sur la notion d'objectif ambitieux.

Gérer un projet jusqu'à son terme, et avoir un succès à la fin, c'est un objectif ambitieux. Mais atteignable, et réaliste.

Vouloir transformer en profondeur son entreprise aussi bien sur les aspects du management, du travail collaboratif, de la gestion de projets, etc, en moins de 6 mois, ce n'est pas ambitieux. C'est surréaliste. Même d'après les meilleurs auteurs de science-fiction.

Est-ce que je peux être honnête (et un tantinet provocateur) avec vous ? Oui ?

Ok.

Les objectifs, ce n'est pas important. Tout le monde s'en fout. C'est le sens qui prédomine. Le Pourquoi.

Et tant que vos collaborateurs ne trouveront pas de sens dans leur travail, tant qu'ils n'auront pas conscience de ce que leur travail apporte, vous pouvez fixer les objectifs les plus ambitieux du monde, ça ne servira strictement à rien.

Alors avant de vous lancer dans des projets pharaoniques, posez-vous la grande question, la seule qui importe : Pourquoi ?

Quand pouvez-vous redonner du sens dans le travail de vos collaborateurs ? Quel est le Pourquoi de l'entreprise ? 

4 ) L'excellence s'atteint quand le cadre et les processus sont respectés

Celui-ci, c'est un de mes préférés. Je le vois partout. Tout le temps.

C'est mon préféré, mais je le hais. Parce que respecter coûte que coûte un cadre et des processus établis, ça tue l'innovation, la créativité, ça empêche d'être performant. Et pire que tout, ça épuise les équipes.

Et c'est comme ça qu'on finit avec des collaborateurs démotivés, qui ne font que le strict minimum. Qui guettent la pendule accrochée au mur, et sont dans les starting blocks à 16h59, prêts à faire le sprint de leur carrière.

C'est humain. On a envie de cadrer les choses. De tout faire rentrer dans les petites cases que l'on a créé. On aime quand c'est structuré. Quand c'est ordonné.

Et ça marche de structurer les choses. Mais seulement jusqu'à un certain point. 

Parce que le marché évolue. Que les clients évoluent. Les métiers également.

On fait face au quotidien à de nouvelles problématiques, on traite des projets, on gère le changement.

Et on se heurte à un mur de glace : le mur des processus.

Le processus dit qu'on doit faire comme ça, donc on fait comme ça. Pas de place pour l'évolution. Et peu importe si ça fait perdre du temps en interne, ou si ça crée de l'insatisfaction client, tant que le processus est respecté.

Je vous le dis, le sacro-saint processus, c'est mauvais pour la santé. Si vous en avez trop dans l'assiette à la fois, ça vous crée une indigestion.

Acceptez le changement. Simplifiez vos processus.

Et plutôt que de chercher à tout prix vouloir les respecter (alors que ça ne convient à personne), écoutez vos collaborateurs.

Donnez la parole aux profils impertinents. Vous savez, ces rebelles qui veulent votre bien. Ils ne sont pas là pour critiquer votre autorité, ni pour exploser votre entreprise de l'intérieur. Les profils impertinents, ce sont ces collaborateurs qui appuient là où ça fait mal. Pour votre bien, et celui de l'entreprise. Leur but, c'est de chercher continuellement à s'améliorer. A rendre un meilleur service.

Alors plutôt que de les dénigrer, plutôt que de les étouffer, écoutez-les. Ils vous permettront de vous améliorer.

5 ) Les collaborateurs ont besoin de feedback

Le feedback, c'est primordial.

Oui, nous sommes tous d'accord là-dessus.

Alors il est où le problème, Thibault ?

Minute papillon, j'y arrive.  

Le problème principal du feedback, c'est qu'il s'agit d'un retour critique de votre hiérarchie sur votre travail. Même si c'est bien formulé, avec tact et bienveillance, le fond reste le même : "oui ok, c'est du bon travail, mais vous auriez pu faire mieux".

On le voit bien en entretien annuel : même si on a été super performant, le manager se sent obligé de mettre en avant une faiblesse sur laquelle il va falloir travailler.

C'est le premier problème du feedback : se concentrer sur les aspects négatifs. On occulte ce qui est bien, on en parle 10 secondes, et on s'arrête sur le moins bien, voire le mauvais pendant 10 minutes.

Le second problème du feedback, c'est que peu importe comment c'est formulé, vous donnez votre avis à quelqu'un. Vous lui dites ce que vous vous pensez de sa performance, de comment cette personne devrait s'améliorer. Et sur ce point, la recherche est très claire : donner notre avis aux autres ne les aide ni à s'épanouir ni à exceller, et leur dire comment on pense qu'ils devraient s'améliorer nuit en réalité à leur apprentissage.

La vérité, c'est que nous sommes mauvais pour juger nos semblables.

Nous évaluons les autres au travers du prisme de nos expériences, de nos croyances, de notre personnalité. C'est impossible d'être à 100% objectif, même avec la meilleure volonté du monde. Impossible !

La vérité, c'est que nous sommes moins en recherche de feedback que d'attention.

Le manque de reconnaissance est un problème majeur dans nos entreprises modernes. Et s'il y a un point sur lequel vous devez insister, c'est celui-ci. Travailler sur la reconnaissance. Avant le feedback.

6 ) Il faut embaucher ceux qui ont du potentiel

En recrutement, je le vois souvent, surtout dans le domaine de l'informatique. Mais j'imagine que ce n'est pas différent ailleurs.

On cherche les meilleurs, les as des as, les moutons à cinq pattes.

Ceux qui maîtrisent absolument tout, et sont de vrais experts de leur domaine de compétences.

Pourquoi ? Parce que ce sont les meilleurs. Qu'ils ont un fort potentiel, déjà bien développé, et qu'ils vont pouvoir continuer à développer à vos côtés. Ce sera super bénéfique pour l'entreprise.

Oui mais voilà. Ce n'est pas la réalité.

La réalité, c'est qu'une superstar ne jouera pas pour l'équipe. Ni pour l'entreprise. Elle jouera pour elle.

Bien sûr, je schématise, bien sûr tout le monde n'est pas comme ça.

Mais entre choisir une superstar individualiste, et une personne avec moins d'expertise, mais qui a l'envie d'avancer et de jouer collectif, perso je choisis la seconde.

Pourquoi ?

Parce que le dynamisme, l'envie d'avancer, d'en découdre, ça va jouer sur son niveau de motivation. Et cette motivation fera qu'elle arrivera tôt ou tard au même niveau d'expertise que la superstar.

Préférez recruter des personnes qui veulent avancer en équipe, ensemble. Qui sont dynamiques et motivés, plutôt que des experts, qui vont se poser en sauveur dès que l'occasion se présente.

7 ) Le leader est forcément le responsable hiérarchique

Quand on parle leadership, on considère souvent (à tort) qu'on parle de management.

C'est faux, re-faux et archi-faux.

Ce n'est pas parce qu'on a un pouvoir hiérarchique, une équipe à gérer au quotidien, que l'on est forcément un leader.

Je connais des managers qui sont vus par l'équipe comme un frein à leur efficacité. Qui les empêche d'accomplir de grandes choses. Mais un frein nécessaire, puisqu'il valide leurs congés.

J'en connais d'autres pour qui le management se passe à merveille. Mais qui ne sont pas vu comme des leaders.

Je vais vous dire. Les leaders naissent dans les endroits les plus improbables. Et bien souvent, on ne les retrouve pas dans la pyramide hiérarchique. Même si on aime bien croire que l'on en est un.

Être un leader ça en se décrète pas. Ce sont les autres qui vous propulsent à ce stade. Qui décide de croire en vous. De vous suivre.

C'est votre propension à fédérer les autres, à les motiver, qui fera de vous un leader. Pas votre pouvoir hiérarchique. Pas votre autorité. Pas votre expérience, et encore moins vos diplômes.

Pour reconnaître un leader, c'est simple : voyez vers qui les collaborateurs se tournent naturellement, qui ils sont prêts à suivre, qui souhaite faire bouger l'entreprise de l'intérieur.

8 ) L'anticipation c'est la clé du succès

Vous me permettez d'être cash ?

Vous et moi, nous sommes nuls en anticipation. Et nos estimations sont pourries.

Voilà, c'est dit.

C'est le propre de l'être humain. Nous ne savons pas estimer le temps nécessaire pour la réalisation d'un projet. Soit on sur-estime largement, soit on sous-estime considérablement. Et c'est souvent dans cette seconde catégorie que l'on tombe.

Si vous avez l'impression à la fin de votre journée de travail de ne pas avoir réussi à faire tout ce que vous aviez prévu, c'est parce que vous avez sous-estimé le temps nécessaire à l'accomplissement de chaque tâche.

Vous ne me croyez pas ? C'est votre droit. Je ne vous demande pas de me croire sur parole. Allez-y, faites l'exercice.

Estimez le temps nécessaire pour traiter toutes les tâches pour demain, puis mesurez-vous, chronomètre en main, et comparez. Vous verrez, la différence est assez énorme au final.

Alors oui, parfois on tombe juste. Tout comme les prophètes d'antan faisaient parfois une prédiction qui s'avérait juste. Alors on les mettait sur un piédestal, ils avaient droit aux plus belles offrandes, on les remerciait pour ce pouvoir de divination. Mais il n'en était rien. Ils étaient comme vous et moi. Et ils se plantaient royalement la plupart du temps.

L'Histoire est remplie de faux prophètes qui se sont tous plantés en matière de prédiction, les uns après les autres.

La clé du succès ce n'est pas l'anticipation.

On ne peut pas anticiper l'avenir. Par contre on peut s'y préparer. Prendre de la hauteur. Se réserver du temps au cas où il y ait un imprévu. ça oui, c'est possible. Mais pas de prévoir avec exactitude les obstacles que vous allez rencontrer.

Gardez à l'esprit que l'objectif c'est d'avancer, pas de passer des semaines à réfléchir à tous les risques possibles et inimaginables qui pourraient arriver, même les plus improbables.

9 ) Il faut contrôler pour que le travail soit fait

Je ne sais pas pourquoi, en France, gérer une équipe est indissociable du fait de contrôler.

On cherche des moutons à cinq pattes, avec de multiples expertises, sur-diplômés. On veut les meilleurs, pour faire un travail de qualité. On signe un contrat d'embauche après 5 entretiens éprouvants. Et après ?

On demande au management de surveiller et de contrôler ces mêmes personnes pour être sûr qu'elles font bien ce qu'on leur demande. Parce qu'on n'est pas confiants dans leurs capacités.

Excusez-moi, mais vous ne voyez pas un problème dans l'énoncé là ?

Pourquoi chercher à embaucher les meilleurs, qui savent bien mieux que le manager quoi faire et comment le faire, si c'est pour leur donner des ordres, et tout contrôler derrière ?

Pourquoi demander en entretien des profils autonomes, responsables, si c'est pour leur mettre une muselière par derrière,, et les empêcher d'agir ensuite ?

Non, sérieusement, je pose la question !

Si on n'agite pas la carotte, si on ne manie pas le fouet, personne ne travaille.

Je crois que j'ai résumé en une phrase la vision du management de certains. Ô combien erronée.

Vos collaborateurs sont des adultes responsables, qui connaissent leur métier. Alors traitez-les comme tels. Votre truc, c'est la vision. Vous donnez la direction. Vous fixez les objectifs. Et puis vous laissez les gens travailler.

Et s'il y a un tire-au-flanc dans l'équipe, 3 possibilités :

  • Soit vous cherchez à comprendre pourquoi, et vous tentez de remobiliser cette personne. Après tout ce n'est peut-être que passager, et vous allez faire en sorte qu'elle soit tirée par le haut par le reste de l'équipe.
  • Soit c'est une erreur de casting. Mea Culpa. Vous avez merdé sur le recrutement, cette personne n'est pas faite pour travailler avec vous, ou votre équipe. ça arrive. Il y a des personnalités avec lesquelles on s'entend plus ou moins bien. Et vous cherchez son remplaçant.
  • Soit vous renforcez le contrôle de l'équipe, pour tout vérifier, éviter les erreurs. Vous renforcez le contrôle. Et en faisant ça, vous tirez l'équipe vers le bas. Vers la médiocrité. Ce qui engendre démotivation, service minimum et démission.

Exercer un contrôle sur le reste de l'équipe, ce n'est pas un acte de management. C'est un symptôme. Qui montre qu'il y a clairement un problème de confiance.

Pour aller + loin : Comment résoudre ces soucis de confiance dans l'entreprise ? Je vous dit tout ICI

Pour aller + loin : Comment résoudre ces soucis de confiance dans l'entreprise ? Je vous dit tout ICI.

10 ) On est les meilleurs !

Pour finir, j'ai gardé le meilleur pour la fin. Vous en conviendrez !

Le plus gros mensonge que l'on peut se raconter dans la société, c'est de se répéter encore et encore qu'on est les meilleurs ! Qu'on est plus fort que la concurrence. Plus performant que tel ou tel autre service.

Vous voulez que je vous dise ? Dans 99% des cas, c'est trèèèèès loin d'être le cas. Et dans le 1% restant, vous ne le resterez pas longtemps.

Parce que vous vous reposerez sur vos lauriers. Que vous arrêterez de vous améliorer. Compréhensible : après tout, c'est vous les meilleurs. Alors du coup, pourquoi encore devenir meilleurs, vu que personne ne vous arrive à la cheville ?

Le problème, c'est qu'en vous reposant sur vos lauriers, vous oubliez une chose primordiale :

Même les plus grands empires se sont effondrés un jour ou l'autre. Regardez l'Histoire ! Elle en regorge !

Ne passez jamais à côté d'une opportunité de vous améliorer, personnellement, et collectivement.

Formez-vous, Challengez votre manière de travailler, améliorez votre communication avec les autres services, simplifiez vos processus et procédures, etc... Il y a toujours matière à s'améliorer. Toujours.

C'est en agissant ainsi que vous atteindrez l'excellence. Pas juste en le décrétant.

Ce qu'il faut retenir

Si vous souhaitez vraiment vous améliorer, être plus efficace personnellement ou en équipe, booster l'engagement des collaborateurs dans l'entreprise, ou encore transformer l'organisation de l'intérieur, vous devrez remplacer ces 9 mensonges par les vérités ci-dessous :

  • Oubliez l'entreprise. C'est au niveau de l'équipe que tout se joue.
  • Ne perdez plus des semaines à planifier un avenir hypothétique et incertain. Concentrez-vous sur l'action.
  • Un objectif ambitieux n'est rien. Pour être performant, il faut trouver du sens. Concentrez-vous sur le Pourquoi.
  • Ne cherchez pas à respecter le cadre à tout prix. Misez sur les profils impertinents, qui remettront en question l'ordre établi, afin de libérer innovation et créativité.
  • Respect, attention, reconnaissance. Voilà votre nouveau mantra quotidien.
  • Plutôt que de juger les autres et leur travail, concentrez-vous sur le votre. Un acte isolé peut prendre une toute autre signification lorsqu'on connaît le contexte.
  • Ce qui est important, ce n'est pas le potentiel ou l'expertise. Ce qui importe vraiment, c'est le dynamisme, la motivation, l'ardeur que l'on met dans son travail.
  • L'équilibre de vie est un combat de tous les jours. Mais si on n'aime pas son job à la base, le combat est perdu d'avance.
  • Le leader n'est pas l'apanage des managers. Être un leader ne se décrète pas.
  • Dès qu'il s'agit d'estimation et d'anticipation, nous sommes aux fraises. N'essayez pas de tout prévoir, vous y laisserez votre santé.
  • Chacun est un professionnel responsable, inutile de tout contrôler. Sinon les gens se comporteront comme on l'attend : comme des enfants qui attendent qu'on leur dise quoi faire.
  • Concentrez-vous sur vos forces plutôt que vos faiblesses. Vous dépenserez moins d'énergie et vous vous améliorerez toujours plus. Il vaut mieux être reconnu pour ce que l'on fait bien que ce pour quoi on est médiocre.
  • Vous ne cessez jamais d'apprendre. Jamais !
  • La culture d'entreprise, c'est le liant qui va réunir tous les ingrédients de votre entreprise (vos collaborateurs), pour les transformer en un super fondant au chocolat.
  • Faites preuve d'humilité, prenez toujours de la hauteur. Et pensez amélioration continue au quotidien.

Vous souhaitez continuer la discussion ? Donnez votre avis en commentaire, je serais ravi d'en débattre avec vous.

Thibault Baheux

A propos

Tour à tour manager et chef de projet depuis 2008, j'ai managé des équipes jusqu'à 40 collaborateurs, aussi bien en management hiérarchique direct qu'en transversal.

Manager des personnes, c'est la chose la plus compliquée que j'ai eu à faire dans ma carrière. Mais c'est aussi la plus passionnante !

Je partage avec vous sur ce site mes meilleurs conseils, mes retours d'expérience, ma vision du management d'aujourd'hui et de demain.

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