Thibault Baheux
15 mai 2022  - minutes de lecture

Plus nous avons de responsabilité, plus nous devons prendre de décisions, et plus celles-ci ont des répercussions importantes sur soi-même et les autres. Que ces répercussions soient positives ou négatives. L’objectif de tout manager est donc de prendre la meilleure décision possible.

Mais comment prendre la bonne décision ?

Comment faire un choix lorsque l’on n’a pas tous les éléments à sa disposition ? Comment s’assurer que ce soit le meilleur choix possible ? Et comment ne pas le regretter derrière ?

La prise de décision est associée, dans l’esprit collectif, aux regrets et à la peur de mal choisir.
Un manager doit être capable de trancher et de prendre une décision. Mais pourtant, certains préfèrent enterrer les problématiques sous le tapis par peur de mal choisir, plutôt que de décider.

La politique de l'autruche et les pros du statut quo

Durant ma carrière, j’ai eu la chance de travailler pour et avec de nombreuses entreprises, dans des secteurs très variés : industrie, sociétés de services, banques, santé, administration publique …
Une chose m’a littéralement frappé : le processus de prise de décision en entreprise !

Il y a ceux qui ont besoin d’avoir toutes sortes de statistiques en main afin de se rassurer et de pouvoir prendre une décision qui a finalement peu d’impact sur les clients finaux.

La durée pour la décision peut parfois se compter en semaines !

Il y a les bornés qui ont leur idée en tête, n’en démordent pas et n’écoutent rien ni personne. Pas sûr que l’on prenne la meilleure décision de cette manière.

Puis il y a les spécialistes du statu quo, qui ne sont ni pour ni contre. Ceux-là sont pernicieux : ils sont capables de vous faire perdre un temps monstrueux en réunions, pour éplucher chiffres, propositions, contre-propositions, tout ça pour annoncer au final qu’ils ne feront aucun choix.

Et enfin, il y a les autruches. Ceux-là m’amusent particulièrement : face à un problème, il est nécessaire de prendre une décision pour avancer.

Mais ils ont une tactique bien à eux : mettre le problème sous le tapis. Plus besoin de prendre de décisions dans ce cas.

Mais bon voilà, est-ce bien judicieux ? Je ne pense pas. Selon moi, le problème resurgira quelques semaines ou mois plus tard, puissance 1 000.

Pourquoi ça ne marche pas ?

Ne pas choisir est un choix possible (mais pas souhaitable). A court-terme, on peut se féliciter d’avoir su maîtriser la problématique sans devoir changer toute l’organisation de la société. Mais le problème n’a pas été résolu. Il a seulement été déterré. Et tel les os de dinosaures, il fera à nouveau surface un jour. Sauf qu’il sera décuplé.

Ne pas choisir, c’est désastreux sur le long terme.

Gare à l’effet boomerang, qui vous renvoie le problème dans la tronche !

La divination dans les chiffres ne permet que rarement de trouver la bonne décision à prendre.

Et pourtant, c’est la solution préconisée par bon nombre d’entreprises. On sort des statistiques dans tous les sens, on fait parler les chiffres, on les tourne de la manière qui nous arrange. C’est selon moi une méthode totalement biaisée pour prendre une décision, qui apporte rarement de bons résultats.

Enfin, la méthode de l’âne, borné à l’extrême, fonctionne tout aussi mal. La figure du super-héros, ça marche très bien dans les comics, mais une entreprise ce n’est pas Marvel Studios. Un seul collaborateur ne peut pas prendre les décisions seul sans écouter les propositions des autres. Le sur-homme qui sait tout mieux que tout le monde, c’est un mythe qu’il faut combattre !

L'art de prendre les bonnes décisions et de ne pas les regretter

1 ) Prendre une décision, c'est agir

Prendre une décision, c’est agir. Et agir, c’est ne pas subir.

L’acte de décider permet de rester dans la proactivité. Peu importe si la décision est la meilleure possible. Ce qui importe c’est qu’elle a été prise, et qu’elle a été prise rapidement.

Cela empêche les problématiques de s’accentuer, de corriger le tir rapidement, et de toujours devancer la concurrence.

2 ) Se tromper, c'est apprendre

Vous connaissez le mot d’ordre dans les startups ? Échouez vite, pour avoir du succès plus tard.
Je vous conseille exactement la même chose pour les décisions.

Vouloir à tout prix prendre la meilleure décision possible peut vous bloquer dans votre prise de décision. La peur de mal faire, sans doute.
Le meilleure moyen que j’ai pu trouver pour contrer cette peur, c’est de prendre une décision rapidement.

On se trompe parfois, mais on apprend toujours de ses erreurs.

Saviez-vous qu’un bébé tombe en moyenne 2 000 fois avant de marcher sur ses 2 jambes. Il ne renonce pas pour autant, il apprend et essaie à nouveau.

Vous allez vous comporter de la même manière jusqu’à prendre des décisions cohérentes en un temps record.

3 ) Se tromper, c'est le début de la créativité

Qu’est-ce qui se passe quand on se trompe ? On doit trouver une manière de mieux faire. C’est la porte ouverte à la créativité et aux solutions innovantes.

On approfondis la problématique et on se rend compte qu’il existe plus de solutions que l’on pensait au départ.

Prendre une mauvaise décision, se tromper, ça permet également d’affûter son regard quant aux problématiques. A force, on cherche des solutions toujours plus créatives. Car oui, la première solution à laquelle on pense n’est pas forcément la meilleure.

La créativité permet de sortir des sentiers battus de la prise de décision, et permet souvent d’aborder les problématiques avec un œil nouveau.

4 ) Ne jamais regretter ses décisions

Je ne comprends pas pourquoi tant de gens regrettent des décisions passées.

« Si j’avais fait ceci, alors cela se serait produit ».

Oui mais vous ne l’avez pas fait. Et jusqu’à preuve du contraire, le voyage dans le temps n’existe pas. On ne peut pas corriger le passé.

Regretter les décisions prises, c’est se bloquer dans le passé, et bloquer ses futures décisions. Vous pouvez regretter vos choix autant que vous le voulez, vous n’y changerez absolument rien.

Vous n’avez pas pris la meilleure décision ? Soit, vous ferez mieux la prochaine fois. Avancez et ne regardez pas en arrière.

Et puis entre nous, après coup, quand on a l’analyse de la situation et les résultats de la décision que l’on a prise sous les yeux c’est toujours plus simple de savoir ce qu’il fallait faire.

5 ) Décider, c'est regarder vers l'avenir

Lorsqu’on prend une décision, on se projette dans l’avenir. On cherche à améliorer la situation, à régler les problèmes. L’important c’est de prendre une décision. Avec le temps, vous affinez votre processus de prise de décision, et vous en prendrez de plus en plus des judicieuses.

6 ) Décider, c'est se concentrer sur les résultats

Si prendre une décision vous fait peur et vous paraît difficile, pensez alors en termes de résultats. Quels résultats positifs ce choix va t-il vous apporter à vous, à vos équipes, à votre entreprise ?

On évite ainsi de se poser des questions « et si », on évite de se centrer sur soi et sur ses blocages intérieurs. On met toute notre énergie à visualiser les changements intéressants que la prise de décision apportera.

L’aborder de cette manière peut justement faire sauter vos blocages. C’est également un bon outil pour connaître l’impact d’une décision.

7 ) Décider, c'est composer avec ce que l'on a

Le mieux est l’ennemi du bien.
Vous le savez. Alors pourquoi vous obstinez-vous à avoir un rapport de 80 pages en 3 exemplaires, bourrés de statistiques, pour décider de la couleur d’un bouton sur votre site internet ?

Déjà, les chiffres, on leur fait dire ce que l’on veut.

Mais le véritable souci ici, c’est que plus on dispose de données, plus il est difficile de choisir. On croule sous les chiffres, les données contradictoires, et les bonnes décisions sont noyées au milieu de centaines de possibilités.

Quel en est l’intérêt ?

Il faut se limiter à quelques indicateurs (KPI) probant, pour décider.

8 ) Décider, c'est s'amuser

Enfin, beaucoup de managers voient dans l’acte de décider un acte compliqué, qui impacte leur responsabilité et les engage personnellement. Du coup, prendre une décision devient synonyme de sueurs froides.

Bien sûr que décider impacte votre responsabilité. Bien sûr que vous vous engagez lorsque vous effectuez un choix. Mais c’est le rôle même du manager !

Et un manager qui ne sait pas décider et refuse d’accepter ses responsabilités ne devrait pas être à ce poste !

Relâchez la pression, prenez ça comme un jeu de rôle.
Lâchez un peu du lest, et amusez-vous dans votre prise de décision.

Prendre une décision, c’est la base du management, c’est la base des responsabilités.

Parfois on vise juste, parfois on se trompe.

Mais on apprend toujours de ses erreurs. On développe son leadership. on apprend à composer avec ce que l’on a, et on prend des décisions de plus en plus vite, et de plus en plus bonnes.

Finalement, décider c’est exercer sa liberté d’entreprendre, d’agir, d’innover. Un manager ou une entreprise qui ne prend pas de décision, c’est la voie assurée vers la clé sous la porte.

Avez-vous du mal à prendre des décisions dans votre travail ? Qu’est-ce qui vous bloque et vous empêche de le faire ? Qu’avez-vous mis en œuvre afin de vaincre ces blocages ?

Chez Suez, il y a 3 fois plus de décisions prises par réunion. Comment ont-ils réussi cet exploit ? En adoptant l'application Aster, un smart assistant qui améliorer l'efficacité et l'impact des réunions.

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Thibault Baheux

A propos

Tour à tour manager et chef de projet depuis 2008, j'ai managé des équipes jusqu'à 40 collaborateurs, aussi bien en management hiérarchique direct qu'en transversal.

Manager des personnes, c'est la chose la plus compliquée que j'ai eu à faire dans ma carrière. Mais c'est aussi la plus passionnante !

Je partage avec vous sur ce site mes meilleurs conseils, mes retours d'expérience, ma vision du management d'aujourd'hui et de demain.

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