Dire non, c’est indispensable pour maîtriser son temps.
Mais bien souvent, on n’ose pas, de peur de blesser l’autre, de le frustrer, etc…
Alors on dit oui. Systématiquement.
Puis on culpabilise. Et on se dit qu’on fera mieux la prochaine fois. Mais le schéma se répète.
Vous n’êtes pas seul dans ce cas, « dire non » est difficile pour beaucoup d’entre nous. Encore plus quand il s’agit de dire non à son manager direct.
Pourquoi ?
Il y a 3 explications à cela :
- Nos peurs
- Nos croyances
- Notre manque d’estime ou de confiance en soi
Les raisons de ces difficultés sont multiples et dépendent de notre éducation, de notre vécu, de notre environnement, de notre personnalité, etc…
1 ) Les peurs qui nous empêchent de dire non
Nos peurs sont la principale cause qui nous empêche de formuler un refus au travail. Parmi ces peurs, on peut notamment citer :
La peur de l’autorité
Notre éducation ainsi que la manière dont fonctionne actuellement le monde du travail posent des figures d’autorité auxquelles se rattacher.
Cela se vérifie notamment lorsqu’on entend des « chef », que l’on surnomme son Président Directeur Général « Dieu », ou que l’on entend des « le chef a toujours raison ».
Le manager hiérarchique fait ainsi figure d’autorité, et « dire non » reviendrait à remettre en cause son autorité et son leadership.
Dans notre imaginaire collectif, un simple « non » pourrait avoir des répercussions négatives sur nous et notre travail.
La peur de décevoir
Depuis que l’on est tout petit, on nous inculque qu’il est impoli de refuser quelque chose. Lorsque vous êtes invité à un repas, vous devez goûter à tout, même si vous n’avez plus faim. Question de politesse. On nous a inculqué cela plus ou moins consciemment pendant des années.
On s’est attaché en tant qu’enfant, puis en tant qu’adulte, à ne pas décevoir les autres. On vit et on existe ainsi au travers du regard des autres.
Mais se forcer à « dire oui » alors que l’on souhaitait « dire non », cela se voit et se ressent, et vous décevrez malgré tout votre interlocuteur. Se respecter et respecter l’autre, c’est savoir « dire non » quand il le faut.
La peur de blesser
On s’imagine qu’un non va blesser l’autre. Cette peur nous est dictée par un altruisme poussé à l’extrême, à travers lequel on place le besoin des autres avant le nôtre.
Mais vous êtes-vous déjà demandé si se forcer à « dire oui » n’allait pas aussi blesser cette personne ?
La peur d’entrer en conflit
Le conflit c’est tout sauf agréable, je ne vous apprends rien. Pour de nombreuses personnes, confrontation rime nécessairement avec colère, violence, rupture… Tout un tas d’éléments négatifs qui vont faire que ces personnes vont préférer fuir plutôt que de tenter une discussion constructive.
Nous avons tellement peur des conflits, dans notre vie professionnelle aussi bien que personnelle, que nous les fuyons. Pourtant, ces « conflits » sont salvateurs : ils permettent de dire les choses, d’exprimer ce que l’on a sur le cœur, de justifier sa position tout en comprenant celle de l’autre.
Si vous ne percez jamais l’abcès et que vous passez votre temps à « dire oui » pour éviter le conflit, vous allez développer de la frustration, devenir aigri, développer tout un tas de ressentis négatifs envers cette personne, et vous allez garder tout ça en vous, enfoui, jusqu’à ce que ça ressorte puissance x 1 000 un jour…
La peur d’être jugé ou critiqué
Lorsque l’on cherche à plaire aux autres, à être accepté et bien vu, on vit dans la peur constante d’être jugé et critiqué.
Toutes nos décisions sont prises dans la seule optique d’éviter d’être jugé.
Pourtant, que vous dites « oui » ou « non », si les gens ont envie de vous juger ou de vous critiquer, ils trouveront un os à ronger, et s’acharneront dessus.
Ce que vous devez comprendre, c’est que peu importe à quel point vous souhaitez vous faire bien voir et vous intégrer, vous ne pourrez jamais plaire à tout le monde.
Osez exprimer votre refus, justifiez-le en apportant des points d’argumentation.
La peur de passer pour un égoïste
Le travail en entreprise, aujourd’hui, c’est du travail collaboratif. Pour qu’une équipe soit performante, les membres de l’équipe doivent se serrer les coudes et travailler ensemble de concert à la réalisation d’objectifs communs.
Pour autant, chaque membre a des objectifs personnels et se doit de les atteindre.
Il y a ainsi deux manières de voir les choses :
- Vous jouez « collectif » et vous dites toujours « oui », au risque de ne pas avancer sur vos tâches et vos objectifs personnels et ainsi mettre l’équipe en difficulté
- Vous la jouez « perso » à certains moments, pour mieux avancer ensemble
Il faut savoir s’occuper de soi pour bien s’occuper des autres. Si « dire oui » vous crée une surcharge de travail ou vous empêche de faire le votre correctement, vous ne pourrez en aucun aider les autres.
La peur de devoir se justifier ou s’excuser
Pourquoi devrait-on s’excuser de « dire non » ? Si l’on ne peut pas ou ne veut pas, c’est ok. Pourquoi devrait-on s’excuser d’être authentique face à son interlocuteur ?
La peur de devoir se justifier s’accompagne généralement d’un manque de confiance en soi.
- Suis-je assez crédible pour pouvoir « dire non » ?
- Et que va-t-il se passer si mes justifications ne sont pas acceptées ?
- Vais-je devoir m’excuser d’avoir dit « non » ?
Si votre refus mets votre interlocuteur dans une position inconfortable car il n’a pas l’habitude qu’on lui dise « non », c’est son problème, pas le votre. Assumez votre position et vos raisons avec la tête haute.
La peur de culpabiliser
Cette peut s’accompagne d’autres peurs, comme la peur de décevoir, la peur de blesser, ou encore la peur d’être rejeté.
Mais ce qui est fait est fait : culpabiliser n’y changera rien et vous fera juste vous sentir mal.
Pour éviter de décevoir ou de blesser les gens, je vous invite à continuer la lecture de ce guide pour apprendre à « dire non » sans blesser votre interlocuteur.
La peur d’être rejeté
Enfin, la peur d’être rejeté peut nous pousser à « dire oui » même si l’on souhaitait refuser. Pour continuer à vivre dans une communauté, à être accepté dans un groupe, on peut être tenté de tout accepter.
Mais c’est une erreur, car ce n’est pas qui vous êtes. Et en agissant ainsi, vous n’agirez pas de manière honnête et authentique, vous ne vous ferez jamais respecter. Si le groupe doit vous accepter, il doit vous accepter pour qui vous êtes vraiment. N’hésitez pas à leur montrer.
2 ) Les croyances limitantes
Nos croyances sont principalement issues de notre éducation. Qu’il s’agisse de nos parents ou de la société, avez-vous remarqué le nombre d’injonctions quotidiennes qui nous dictent comment il est « normal » de se comporter ?
On nous dicte une « bonne conduite » à respecter, et cela crée des croyances limitantes.
Dire non ? Impossible, on décevrait quelqu’un.
- Il faut faire plaisir aux autres, et être gentil
- Refuser ça ne se fait pas, c’est malpoli
- Il faut être altruiste et penser aux autres avant de penser à soi
- Le chef a toujours raison
- On ne fait pas toujours ce qu’on veut
- Etc…
Toutes ces croyances limitantes restreignent nos possibilités, notre vision du monde, et nous empêchent de passer à l’action.
Tout cela génère à terme un manque d’estime et de confiance en soi.
3 ) Un manque d’estime ou de confiance en soi
Enfin, nous n’osons pas « dire non » à cause de notre manque d’estime et de confiance en soi.
Lorsque c’est le cas, nous sommes persuadés :
- De valoir moins que les autres
- Que notre temps est moins précieux que le leur
- Que nous sommes dévoués corps et âme à leur service
- De ne pas être capable de dire non
- Que l’on n’a pas le droit de refuser et de dire non
Voyons maintenant …
Un collègue vous demande une assistance pour régler un problème. Vous êtes compatissant, vous ne souhaitez pas le décevoir, et touché par sa situation, vous ne pouvez pas refuser.
Pourtant, au plus profond de vous, vous savez que cela va vous apporter stress et angoisse alors que vous avez déjà tellement à faire. Le simple fait de « dire oui » vous a créé une surcharge de travail et de stress.
A peine la réponse positive donnée, vous vous en mordez déjà les doigts. Pourquoi avez-vous fait ça ? Pourquoi avez-vous dit oui en pensant bien faire, alors que vous n’avez clairement pas le temps de vous en occuper ?
Vous pestez contre vous-même, contre votre collègue et finalement vous terminez votre journée tant bien que mal en bâclant ce qu’il vous reste à faire, tout en bougonnant encore et encore. Vous faites rejaillir ces tensions sur vous, sur les autres, sur votre équipe. Même votre famille quand la coupe est pleine. Vous vivez cette situation très mal et cela vous agace prodigieusement.
Ce qu’il faut retenir
La peur, le regard des autres et le manque de confiance en soi sont les 3 composantes qui nous empêchent d’oser dire non au quotidien.
On a été « éduqué » à ne pas dire ce que l’on pense au travail, à acquiescer tout le temps, à dire oui à tout ce que l’on nous demande de faire, à tout faire en même temps et bien sûr pour hier.
Mais à un moment il faut dire STOP !
Ce n’est pas parce que vous dites non que vous ne respectez pas votre interlocuteur. Ce n’est pas parce que vous dites non que vous êtes malpoli ou que vous aimez le conflit, ou encore que vous ne voulez pas travailler.
Au contraire.
Dire non, c’est oser s’affirmer, montrer que l’on est professionnel et que si on souhaite bien faire son travail on ne peut pas tout accepter ni tout faire en même temps.
Mais on ne peut pas tout le temps dire non non plus. Et il y a l’art et la manière de le faire.
Qu’est-ce qui vous empêche de dire non au quotidien ?Quelle est la peur qui vous bloque ?
Comment comptez-vous la surmonter ?
Dites-moi tout ça dans les commentaires.
La seule fois où j'ai osé dire non, mon manager m'a traité de fainéant. Petite précision, deux soirs de suite ils m'a demandé de finir au dela de 22h sans me prévenir avant et sans me laisser le temps de manger. Le lendemain de ces deux rudes soirées, il m'a passé un savon car j'étais trop fatigué en réunion.
J'en conclue une chose, on peut dire non quand on est protégé par son statut ou que l'on est dans une entreprise qui ne vire personne. E§n conclusion, pouvoir dire non reste un privilège réservé à certaines organisations et vu le taux de chômage, ce n'est pas prêt de s'arranger.
Je ne suis pas d’accord avec vous, et le taux de chômage n’a rien à voir avec ça 😉
Qu’on vous demande au dernier moment de travailler jusqu’à 22h, sans même vous laisser quelques minutes pour manger, ce n’est pas admissible. Vous avez la possibilité de le refuser, vous n’êtes pas corvéable à merci. Le comportement le lendemain de votre manager révèle une chose : Il ou elle aime être dans le contrôle, et se comporte de manière perverse : peu importe ce que vous ferez ou pas, vous serez systématiquement remis dans le droit chemin, on vous passera systématiquement des savons… Vous imaginez ça tous les jours, ou toutes les semaines ? Ce n’est juste pas possible.
Mon conseil : Cherchez ailleurs une organisation (et un manager) un peu plus dans le respect et la bienveillance.
De votre expérience, j’en conclus une chose : si personne ne dit non, c’est que tout le monde accepte cette situation. Dans ce cas, pourquoi changer quelque chose ? Vous avez un avis, vous avez une vive voix, servez-vous en et dites non. Dans ce genre de situation, c’est la seule réponse valable.